CLIN D'OEIL NATURE

Pic épeichette

Pic épeichette

De la taille d’un moineau, on peut dire que le plus petit des pics, c’est lui ! On pourrait même le surnommer le pygmée des pics ! Comme tous ses confrères (à l’exception du Pic vert), il tambourine. Vous savez, ce son ultra-rapide qui sert à dire « coucou, je suis là, et je te drague ! ». Chez cette espèce de petite taille, le son du tambourinage en est aussi faible et se pratique autant chez le mâle que la femelle.

Après une parade nuptiale réussie, généralement au mois d’avril-mai, mâle et femelle s’attèlent tous deux à la construction du nid. Chaque année, ils creusent une nouvelle loge. Pour la reconnaître, c’est assez simple car c’est la plus petite de toutes les cavités de pics : un trou rond, un peu plus petit qu’une balle de golf, façonnée de 2 à 7 mètres du sol (cf. N°4 ci-dessous).

Cavités : 1- Pic noir 2- Pics vert et cendré 3- Pics épeiche, mar, tridactyle et à dos blanc 4- Pic épeichette. © La Salamandre

Quelques œufs seront couvés mais fort bien dégustés par de nombreux prédateurs comme l’épervier, l’écureuil roux, les chouettes ou les hiboux. Chose comique : ces convives ailés peuvent manger les œufs mais aussi se retrouver à nicher, quelques mois plus tard, dans cette même cavité ! Et ce ne serait pas les seuls : Choucas des tours, Pigeons colombins, Martres des pins, Mésanges bleues, Sittelles torchepots sont aussi cavicoles et apprécient trouver un nid déjà tout beau tout prêt !

Il est bon de savoir que l’on aura plus de chances de rencontrer ce pic dans une forêt alluviale habillée de feuillus : saules, peupliers, aulnes ou bouleaux, soit majoritairement des bois tendres, en bordure de cours d’eau. Pour monter aux arbres, c’est un vrai pro de l’accrobranche, vous ne pourriez pas le battre ! Ses pattes, constituées de deux doigts en avant et de deux doigts en arrière – on dit qu’il est zygodactyle – sont terminées par des griffes arquées et acérées lui permettant une belle acrobatie.

Outre sa taille et son milieu, un autre critère d’identification est essentiel : sa différence de couleur avec les autres pics, notamment épeiche et mar. De ces trois pics noir et blanc, c’est celui qui porte le moins de rouge : le mâle n’en a que sur la tête.

Malheureusement, l’évolution du Pic épeichette en France est assez inquiétante : une estimation a été fixée à environ -50% entre 2008 et 2018. La disparition des vieux vergers, la plantation de résineux dans les forêts humides et le nettoyage systématique des branches mortes ont entraîné son déclin. C’est une espèce considérée comme vulnérable et menacée (Liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine).

P.S. : Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour voir ce bel oiseau dans votre jardin ou aller l’observer en pleine nature.

Et si vous voulez en savoir plus sur le comportement des oiseaux, apprendre à les reconnaître visuellement et au chant, je vous invite à consulter le programme des prochaines balades natures ici.

En bonus, un dessin représentatif du vol ondulé chez les pics :

© La Salamandre

Sources :

MNHN & OFB [Ed]. 2003-2023. Fiche de Dendrocopos minor (Linnaeus, 1758). Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/3630 – Le 15 avril 2023

La Salamandre, mini-guide N°191 : Pic et pic et compagnie – 2009

La Salamandre : Pic épeichette, le plus petit de nos pics par Julien Perrot – le 1er avril 2009

LPO : Pic épeichette, par le conseil biodiversité – le 1er mars 2023

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By Plume de nature

La nature est une source d'émerveillement insatiable. Passionnée par le monde du vivant depuis toute petite, je partage ici, avec vous, mes plus belles découvertes et aventures. Afin de vous aider à reconnaître facilement les oiseaux et les plantes, j'organise des sorties nature en Région Centre-Val de Loire. Bonne visite sur le blog et à bientôt !

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