Les cigognes sont des oiseaux de légende populaire, dont on pleurait la disparition : dans les années 1950, on ne comptait que 9 couples de cigognes blanches sur l’ensemble de la France. Cette espèce semble heureusement « de retour ».
Source : Pour la Science, N°166, août 1991
Migratrice, parfois nicheuse, la cigogne blanche revient par grands groupes à la fin de l’hiver. Attention à ne pas la confondre avec la grue cendrée. Sur les photos ci-dessous, on voit que les cigognes sont beaucoup plus marquées de blanc, avec le bout des ailes noir, tandis que les grues ont un plumage gris cendré et noir.
La cigogne blanche, cet oiseau très distingué et élégant, est depuis les années 1970 en forte expansion, en partie grâce à la mise en place de nids artificiels, dans les Régions où elle est la plus susceptible de nicher (Alsace-Lorraine par exemple). Vous trouverez par ailleurs sur ce site une webcam permettant d’observer un nid de cigognes en direct !
La cigogne fait partie de ces oiseaux, qui, comme le balbuzard pêcheur, vont construire leur nid tout en haut d’un pylône, un plot électrique ou un arbre. Le nid de la cigogne peut atteindre 1.50 m de diamètre sur 2 m de hauteur.
De la même famille que les hérons, les aigrettes et les spatules, les cigognes sont des échassiers. Elles se nourrissent donc du même genre de nourriture que leurs consœurs : des amphibiens (grenouilles), des petits mammifères, des insectes, poissons… Elles se trouveront également dans le même milieu : zones humides (marais, marécages), champs agricoles.
Tout le monde connaît la légende de la cigogne porteuse de bébés… Mais d’où vient-elle ?
Peut-être de la déesse germanique Holda. Cette géante utilisait une cigogne pour déposer les enfants dans les foyers. Les âmes des bambins se réincarnaient à partir de celles de défunts conservées dans les marais. Plus tard, l’histoire des cigognes livreuses se serait répandue en Alsace et en Allemagne vers 1850. Déposer un sucre sur le rebord de la fenêtre était censé attirer la cigogne pour la stimuler à accomplir sa jolie mission.
Source : La Salamandre – Histoire de cigognes
Pour finir cet article, je vous invite à lire la fable « Le Renard et la Cigogne » et pourquoi pas en faire profiter vos enfants ou petits-enfants…
LE RENARD ET LA CIGOGNE – Jean de La Fontaine
Compère le Renard se mit un jour en frais,
Et retint à dîner commère la Cigogne.
Le régal fut petit et sans beaucoup d’apprêts :
Le galand, pour toute besogne,
Avait un brouet clair ; il vivait chichement.
Ce brouet fut par lui servi sur une assiette :
La Cigogne au long bec n’en put attraper miette ;
Et le drôle eut lapé le tout en un moment.
Pour se venger de cette tromperie,
À quelque temps de là, la Cigogne le prie.
« Volontiers, lui dit-il, car avec mes amis
Je ne fais point cérémonie. »
À l’heure dite, il courut au logis
De la Cigogne son hôtesse ;
Loua très fort sa politesse ;
Trouva le dîner cuit à point.
Bon appétit surtout ; renards n’en manquent point.
Il se réjouissait à l’odeur de la viande
Mise en menus morceaux, et qu’il croyait friande.
On servit, pour l’embarrasser,
En un vase à long col, et d’étroite embouchure :
Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer ;
Mais le museau du sire était d’autre mesure.
Il lui fallut à jeun retourner au logis,
Honteux comme un Renard qu’une Poule aurait pris,
Serrant la queue, et portant bas l’oreille.
Trompeurs, c’est pour vous que j’écris :
Attendez-vous à la pareille.
Si la lecture de cette fable vous a donné envie d’aller faire un tour sur l’article consacré au renard : voici l’article qui lui est consacré ici.