Cette jolie plante fait partie des Papavéracées, la famille des coquelicots et des pavots !
En latin, chelidonium signifie « hirondelle ». Ainsi, sa floraison apparaîtrait lorsque les hirondelles, migratrices printanières, reviennent d’Afrique et se terminerait lorsqu’elles repartent ! Selon certaines croyances anciennes, Dioscoride (médecin, pharmacologue et botaniste grec, vers 40 après J.-C) pensait que les hirondelles frottaient les yeux de leurs oisillons qui naissaient aveugles avec la chélidoine, permettant ainsi de donner la vue à la nichée.
Pour la reconnaître
La chélidoine est une espèce rudérale et vivace, poussant au pied des murs et des décombres.
Beaucoup peuvent penser que c’est une ‘mauvaise herbe’ et pourtant… Elle a plusieurs qualités.
Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore trouvé les vertus.
Ralph Waldo Emerson
Ses petites fleurs jaunes pointent le bout de leurs pétales dès maintenant, en mars jusqu’au mois d’octobre, coïncidant, comme on l’a vu un peu plus haut, avec la venue des hirondelles.
Comestible ?
Eh non, elle est toxique, car très riche en alcaloïdes. Hildegarde De Bingen (docteure, botaniste et guérisseuse renommée à son époque) s’en méfiait déjà, en recommandant de ne pas la manger.
Toutefois, selon la célèbre théorie des signatures, la chélidoine contribuerait à soigner la jaunisse et les affections liées au foie. Prudence et méfiance, car des recherches sont toujours actuellement menées sur la chélidoine. Il vaut mieux se fier à un thérapeute pour le bon dosage concernant les infusions de cette plante.
Médicinale ?
Ah ça oui, elle l’est ! On l’appelle même ‘herbe aux verrues’. Lorsqu’on coupe les feuilles ou les tiges, un latex ou suc jaune-orangé en sort. Il suffirait d’une application directement sur les verrues pendant 15 jours à 3 semaines. Pour l’instant, il s’agit de médecine populaire, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de preuve clinique de son efficacité. S’agirait-il d’une légende urbaine ou d’une astuce de grand-mère qui fonctionne ? A vous de tester !
Interactions avec les animaux
Comme de nombreuses plantes poussant au ras du sol (exemple : les cyclamen), les petites graines noires de la capsule sont dispersées par les fourmis. Elles adorent l’élaïosome (excroissance blanchâtre riche en protides et en lipides) qui est associé aux graines. Elles les transportent jusqu’à leur fourmilière pour le consommer avant de les rejeter avec les détritus du nid, constituant ainsi un substrat de germination adapté.
C’est aussi une plante mellifère, pollinisée par les insectes, telles que les abeilles ou les papillons.
On dit qu’elle est subcosmopolite (présente dans presque toutes les régions du monde).
A très bientôt sur le blog ou en sortie nature !
Sources :
MNHN & OFB [Ed]. 2003-2024. Fiche de Chelidonium majus L., 1753. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/90669 – Le 27 mars 2024
LPO : Grande Chélidoine
Gallica, le blog : La chélidoine par Luc Menapace
Les espèces indigènes, la Grande chélidoine, Province de Liège
Grimoire d’une cueilleuse, par Françoise Kunstmann
Pour les verrues le « lait jaune » de cette plante est très efficace; cela fait 60 ans que je l’utilise lorsque j’ai des verrues( c’est pas souvent).