Le Pissenlit est en abondance dans nos jardins, dans les prairies, les terrains vagues, jusqu’en milieu urbain. Présente sur les cinq continents, c’est une des plantes les plus faciles à reconnaître avec ses multiples fleurs jaunes et ses feuilles en « dents de lion ».
Sa tige est glabre, sans poils. En pinçant une feuille ou un bout de tige, on aperçoit un latex blanc. Eh oui, le pissenlit se défend contre ses prédateurs… Scrounch, scrounch, nous ne sommes pas les seuls à le consommer !
Sur la photo de droite, voici ses fruits (les akènes en botanique), qui se dispersent facilement avec le vent, pouvant s’envoler jusqu’à 10 kilomètres à la ronde ! Très astucieux, ce pissenlit.
Médicinal, oui, mais pas que !
C’est la star des détox de printemps, réputé diurétique : « pisse en lit » !
Grâce à ses fleurs, on peut réaliser un macérât huileux. Pour cela : cueillir un panier de fleurs et les laisser sécher à l’air libre pendant quelques jours (pour éviter l’humidité plus tard dans le bocal). Tassez les dans un bocal bien propre ; couvrez avec de l’huile de tournesol et gardez cette huile au soleil pendant 1 à 2 mois. Pensez à ouvrir de temps à autre le bocal afin de chasser les bulles d’air et éviter toute moisissure potentielle. Ensuite, il suffira de la filtrer (ôter les fleurs).
Cette préparation est idéale pour les peaux sèches et gercées. Elle aide à réparer les douleurs musculaires et peut faire office d’huile de massage. Elle devient même démaquillante lorsqu’on lui ajoute son même volume d’eau !
Comestible, et pas juste en salade !
Bien sûr, on peut utiliser ses feuilles en salade, mais je leur trouve une petite amertume qu’ont beaucoup moins les fleurs (vous me direz, chacun ses goûts, je vous laisse tenter l’expérience !).
Avec les fleurs, vous pouvez tout simplement vous éclater !
En salé : les boutons floraux sont délicieux, revenus à la poêle avec des oignons ou en omelette.
En sucré : vous pouvez réaliser la fameuse « cramaillotte » ou confiture de fleurs de pissenlit. On l’appelle aussi « miel de pissenlit » car elle a la consistance et la couleur du miel !
Il suffit de récupérer uniquement les fleurs, en prenant soin d’enlever les parties vertes du réceptacle qui pourraient ajouter beaucoup d’amertume. Laisser infuser les fleurs plus d’une nuit, filtrer et mettre autant de sucre que d’eau lors de la cuisson du lendemain. Petit plus : ajouter un demi-citron coupé en lamelles lors de la cuisson, que vous ôterez une fois la cuisson terminée.
Le sirop est aussi un délice gustatif ! Pour ce faire, j’utilise la même recette que la cramaillotte, mais avec beaucoup moins de sucre. A déguster avec une bonne salade de plantes sauvages et des cookies choco-ortie. Succès garanti !
L’utilisation de ses épaisses racines est moins connue et pourtant ! Celles-ci peuvent aller jusqu’à 1 mètre de profondeur dans les sols (d’où la résistance du pissenlit face à la sécheresse et aux grands froids). Elles sont très goûteuses et nutritives : découpées et grillées à la poêle, elles sont un excellent succédané de café. Cuites, elles peuvent compléter une purée de pommes de terre ou de topinambours.
Interactions avec les animaux
Une étude en Allemagne a dénombré 93 espèces d’insectes visitant les fleurs de pissenlit, sans compter les oiseaux ou les petits mammifères qui picorent aussi ses graines. Incroyable, non ?
Plein d’autres astuces sur les sauvages comestibles en sortie nature.
Renseignement et inscriptions en cliquant ici.
Sources :
Sauvages du Poitou : Pissenlit dent de lion, la star le 14/06/2015
Grimoire d’une cueilleuse, Françoise Kunstmann aux éditions La Plage
MNHN & OFB [Ed]. 2003-2024. Fiche de Taraxacum officinale F.H.Wigg., 1780. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/717630 – Le 23 avril 2024
