La carotte sauvage, une plante abondante, est présente absolument partout mais gare à ses cousines toxiques qui lui ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Dans cet article, je vais vous apprendre à reconnaître la carotte afin de pouvoir la cueillir et la consommer en toute tranquilité.
Tout d’abord, il faut savoir que la Carotte sauvage était, lors de l’Antiquité, la seule carotte consommée. On s’en est servi pour réaliser les hybridations de carottes… Et en arriver à notre carotte cultivée !
Au jardin !
La Carotte sauvage est un véritable hôtel à insectes (et araignées aussi, j’ai surpris beaucoup d’araignées crabes, appelées aussi les Thomises variables, sur les fleurs lors de mes cueillettes !).
De leur côté, les oiseaux apprécient les graines de la Sauvage et boulottent au passage quelques locataires à six pattes sur les tables dressées en ombelles. Les volatiles délaissent cependant les Punaises arlequin à cause de leur tenue de groom, le rouge évoquant une certaine toxicité et les rayures un danger potentiel (guêpes, frelons…).
Source : sauvagesdupoitou.com
De la famille des apiacées (ex : ombellifères), elle porte une fleur en forme d’ombelle. Ce disque blanc est visible à distance et les insectes (abeilles, coléoptères, syrphes, papillons….) sont attirés par l’odeur miellée des fleurs mais surtout la fleur pourpre, au centre, qui simule un insecte. On l’appellerait même la mouche de la carotte ! Voici donc un premier critère d’identification de cette plante, tout de même assez déterminant dans notre cueillette, car aucune toxique ne possède ce don là ! Par contre, certaines fleurs de carottes immatures peuvent ne pas l’avoir.
A la fin du cycle, il faut savoir que l’ombelle se recourbe en nid de fruits épineux, comme un nid d’oiseau ! Il paraîtrait qu’il s’ouvre et se referme en fonction de l’humidité atmosphérique. Ainsi, les graines seront libérées progressivement après l’été pour donner vie à de futurs plants de carottes. Miam ! Encore un critère que seule la carotte possède…
Autre petit secret, que je vous confie souvent en sortie, fiez vous à votre odorat ! Les feuilles ont cette odeur bien particulière de carotte. Pensez à les froisser afin d’être sûr de vous !
La tige, pour sa part, est rêche et poilue. Avantage chez cette demoiselle que n’ont pas la cigüe, l’œnanthe safranée, ou encore le cerfeuil des fous… Que de noms alambiqués pour ces toxiques – voire mortelles comme la Grande cigüe – qui effrayent. Dans tous les cas, je ne vous conseille pas de commencer votre cuisine sauvage par la carotte avant d’être un « botaniste » averti. D’autres plantes comme l’achillée ou l’ortie sont 1000 fois plus simples à reconnaître. L’observation et l’assurance sont deux clés de la cueillette sauvage. Et si vous avez la chance d’avoir cette plante au jardin, laissez la pousser, ce sera un spectacle de bourdonnements et de fleurs blanc neige tout au long de la belle saison !
Médicinale ?
La carotte est connue pour ses atouts à faciliter le bronzage. Il suffit de réaliser un macérat huileux en faisant tremper les fleurs dans de l’huile de noyaux d’abricots. Laisser le bocal au soleil, à l’abri dans un sachet en papier, puis durant 1 lune avant de filtrer. Votre petite fiole d’huile est prête !
De leur côté, les graines en infusion ont des atouts diurétiques et aideraient à faciliter la digestion. J’ai d’ailleurs déjà testé les graines en limoncello, et c’est pas mal !
Comestible ?
La racine de la carotte sauvage ne se mange qu’à partir de la 1ère année de floraison. Ensuite, les racines sont trop flétries.
Sinon, vous pouvez réaliser de délicieux beignets de fleurs de carottes sauvages avec une simple recette de pâte à beignets comme celle ci-dessous. C’est croustillant et moelleux en même temps, un régal ! Aussi bien sucré que salé en apéro par exemple…
En tout premier, je vous conseillerai de laisser un peu à l’air libre bien vos fleurs de carotte puis de bien les laver car n’oublions pas que les insectes les apprécient aussi énormément !
La recette des beignets de fleurs de carotte sauvage :
100g de farine
150 mL d’eau
30-40g de sucre de canne (version sucrée)
1 oeuf
Huile d’olive
1 pincée de sel
Quelques fleurs de carotte sauvage avec la tige
1. Verser la farine dans un saladier
2. Casser l’œuf au centre
3. Ajouter petit à petit l’eau tout en mélangeant au fouet
4. Ajouter la pincée de sel
5. Laisser reposer 30 minutes
6. Chauffer une cuillerée d’huile dans une poêle.
7. Tremper la première inflorescence de carotte dans la pâte en la tenant par la tige. Laisser égoutter un peu afin de ne pas enrober les fleurs dans trop de pâte et poser dans la poêle
8. Faire ainsi pour toutes les fleurs de carottes
Les graines peuvent aussi être infusées dans du lait chaud. Au doux parfum de poire et de vanille, vous pourrez utiliser votre lait dans la confection de diverses pâtisseries ! Riz au lait, flan, crèmes brûlées…
Bonne dégustation et à bientôt en sortie nature !
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Sources :
Plantes sauvages comestibles : Beignets de fleurs de carotte sauvage
Sauvages du Poitou : Carotte sauvage, le palace à insectes, le 28/07/2018
Petite flore de France, aux éditions Belin, 2022
Grimoire d’une cueilleuse, Françoise Kunstmann, mars 2023, aux éditions La Plage
