Un oiseau que je ne présentais pas encore sur le blog, et, qui, pourtant, est présent à (presque) toutes les sorties nature ! Voici la linotte mélodieuse.
Commençons par une petite histoire sympathique autour de la linotte mélodieuse.
Il existe une légende selon laquelle Saint Vincent, patron des vignerons, un prêtre qui vivait au IIIe siècle, se promenait dans le pays de Toul (Meurthe-et-Moselle) lorsqu’il eut soif. Il entra dans une maison d’où était absent le propriétaire et se servit un verre de vin. Apparut alors une linotte qui lui dit : « Saint-Vincent, je suis la linotte, je veille sur la vigne et les vignerons depuis toujours. Pourtant, je n’ai aucune récompense pour mes services et mon chant. Les plumes du rouge-gorge sont oranges sur sa poitrine, et celles du chardonneret sont multicolores, mais moi, je reste grise ». Saint Vincent lui répondit alors qu’il ne pouvait rien faire pour elle si ce n’est de la laisser boire de son breuvage. La linotte, se penchant pour boire, tomba dans le verre et en ressortit avec une petite tâche rouge foncé sur la poitrine (et, selon cette légende, de là viendrait la petite tâche rouge de son plumage.)
Source : cf en bas de page.
Bien sûr, ceci reste une légende et n’enlève rien au fait que la linotte arbore des couleurs rougeâtres sur le poitrail en été (chez le mâle uniquement). La linotte femelle, pour sa part, restera habillée de gris et de marron, pouvant alors se confondre avec le moineau domestique femelle tout au long de l’année.
La linotte mélodieuse appartient à la famille des fringillidés, couramment appelés les « fringilles » (comme tous les oiseaux granivores tels que le Pinson des arbres ou le Chardonneret élégant). Migratrice partielle, certaines linottes restent en hiver tandis que d’autres volent vers des contrées plus chaudes.
Paradoxalement, c’est une espèce que l’on retrouve partout et qui est protégée et menacée selon l’Inventaire National du Patrimoine Naturel. Effectivement, elle pâtit des pesticides utilisés sur les parcelles agricoles, son lieu de vie premier, ainsi que du manque d’insectes… La linotte peut s’observer en plein champ agricole à la campagne comme en bord de fleuve ou littoraux, où elle viendra s’abreuver et se nourrir. Voici une plante qu’elle affectionne d’ailleurs particulièrement, pour ses graines, l’Oseille sauvage :
Et, pour finir, vous avez tous dû penser pendant votre lecture à l’expression « tête de linotte », mais alors, quel rapport avec cet oiseau ?
L’analogie pourrait venir du fait qu’elle soit très distraite lorsqu’elle construit son nid ou qu’elle sautille à terre pour chercher ses graines. Lors de ces moments-là, elle ne se préoccuperait donc pas du tout de ses prédateurs, d’où le sens figuré de « tête de linotte », signifiant qu’une personne est étourdie et ne fait pas attention à ce qui l’entoure.
Je vous souhaite de belles observations de linottes ! A très bientôt sur le blog.
Sources inspirantes & Citations :
MNHN & OFB [Ed]. 2003-2022. Fiche de Linaria cannabina (Linnaeus, 1758). Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/889047 – Le 17 juillet 2022
Le Guide ornitho, éditions Delachaux, mars 2015.
Les plantes par la couleur, éditions Delachaux, novembre 2015.
Tête de linotte : définition et origine de l’expression – Violaine Epitalon. Octobre 2021