Oh la belle rosacée ! Identifiable à ses feuilles lobées et luisantes, ses rameaux épineux et aux fleurs blanches le printemps venu. En ce moment, elle est recouverte de petites baies rouges orangés que l’on nomme coquettement les cenelles.
Aussi surnommées “pain d’oiseau”, ces baies sont adorées des merles et autres convives ailés ! Un peu farineuses, elles ont aussi servi à faire du pain en période de disette.
Comestible ?
Crues, vous pouvez en déguster le long de vos balades champêtres, elles ont un petit goût de pomme mais aussi une légère amertume… Elles sont meilleures cuites ! Pour une confiture, il suffit de les faire cuire dans un récipient une quinzaine de minutes (ou plus, selon la quantité) et de les passer au moulin à légumes puis d’ajouter la quantité de sucre que vous souhaitez et du citron. Cette préparation, à défaut d’être délicieuse accompagnée d’autres baies sauvages, peut s’avérer idéale pour les étudiants pendant leur préparation à un examen pour chasser l’anxiété ! Par ailleurs, il faut savoir qu’autrefois, on réduisait les cenelles en farine pour enduire l’eczéma des jeunes enfants grâce à leurs propriétés adoucissantes. Les baies peuvent aussi servir en lotion de beauté : en faire infuser quelques unes dans de l’eau bouillante pendant un quart d’heure, à mettre au frigo et à ne pas boire mais laver son visage avec ! Cette lotion se conserve une petite semaine.
Les feuilles sont aussi utilisées, notamment en tisane, pour l’élimination des toxines et contre les difficultés d’endormissement. C’est une des rares plantes à agir sur la métronomie du cœur. Elle a d’excellentes propriétés tonicardiaques et est recommandée notamment en cas de palpitations et de stress ! Au printemps, on peut la mélanger aux autres herbes de type pissenlit et plantain pour faire une jolie salade sauvage, habillée de quelques fleurs colorées : une salade fraîche et vitaminée !
Attention à vos cueillettes de salades sauvages, 1000 précautions doivent être prises quant à la zone de cueillette si vous mangez les feuilles crues ! Cueillez la de préférence dans votre jardin, et évitez surtout les zones avec présences d’excréments d’animaux (renards, chiens, chats…). Egalement, il est recommandé aux personnes sous traitement médical d’en référer à leur thérapeute ainsi que pour les enfants et femmes enceintes ou allaitantes.
Au jardin ?
L’aubépine regorge donc de bienfaits pour la santé pour nous, êtres humains, mais pas que ! Sous sa forme la plus commune en buisson très dense et épineux (généralement en haies au milieu des sorbiers, cornouillers, églantiers, fusains et autres arbustes sauvages), elle offre un abri aux nids d’oiseaux (comme les fauvettes) ou d’autres petits animaux comme le rat des moissons qui aime y construire son nid d’herbes, à l’abri des prédateurs. On dit même que c’est l’arbre sous lequel il faut se cacher si l’orage tend à gronder ! Pour le gazé (très joli papillon ci-dessous), c’est carrément sa plante hôte et nourricière !
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Sources :
Grimoire d’une cueilleuse, Françoise Kunstmann, mars 2023, aux éditions La Plage
Le livre des simples, les vertus des plantes médicinales par Erika Laïs – février 2016
La Salamandre, mini-guide « Les stars de la haie » N°50 – par Katrine Poitrineau, 2011