Continuons la série « plantastique » avec la star du moment, super facile à reconnaître : la Salicaire commune, Lythrum salicaria en latin. Tout l’été, vous aurez le plaisir d’observer la délicatesse de ses épis floraux roses-pourpres le long de l’eau ! Vous êtes en balade en bord de rivière, de fleuve, de marécage ou de lac ? Profitez-en pour faire une chasse au trésor de la salicaire, émerveillement garanti !
C’est à ses feuilles que la plante doit son nom car il parait qu’elle aimerait beaucoup la compagnie du saule. Et étonnamment, ses feuilles ressemblent comme deux gouttes d’eau à celles du saule…
Médicinale !
Lythrum signifie en grec « sang » ; « Lysimaque rouge » (une des ses autres appellations en français) évoquerait la cessation du combat. Aussi appelée « Herbe aux coliques », cette plante aux nombreux noms vernaculaires* semblerait s’exprimer sur ses larges propriétés de soigneuse invétérée ! Réputée pour arrêter les saignements des blessures, les règles très abondantes, les blessures diverses (saignements de nez et de bouche par exemple), les diarrhées, la gastro-entérite ou encore la « tourista ».
*Noms vernaculaires : correspondant aux noms français donnés à la plante, complémentaires au nom scientifique et latin qui, pour sa part, est unique.
Pour l’utiliser, vous pouvez réaliser un bouquet de fleurs, le faire sécher en le suspendant tête en bas dans une pièce de votre maison. Il ne restera plus qu’à couper, quelques semaines plus tard, des morceaux de plantes d’environ 1 cm pour en réaliser des décoctions. Très efficace sur les divers maux internes décrits ci-dessus. Prélevez un peu de cette décoction pour soigner des plaies en externe à l’aide d’une compresse, et le tour est joué ! Ses actions anti-inflammatoires et ses vertus hémostatiques font d’elle une héroïne qui nous aide à combattre des maux gênants du quotidien.
Comestible !
Sur une note plus douce et appétissante, je vous invite à découvrir ses autres bienfaits. Les jeunes pousses se mangent en salade et les fleurs donneront une note artistique et légèrement sucrée à vos préparations. Jadis, les fleurs étaient employées comme colorant en confiserie. Les confiseurs faisaient bouillir les fleurs pour en sortir un pigment, de couleur rouge, avant de confectionner les bonbons. Pour réaliser des bonbons, c’est très simple, il suffit de quelques fleurs, de l’eau, du sucre et du jus de citron ! Vous pouvez aussi tester un plat salé avec la recette alléchante que Françoise Kunstmann décrit dans Grimoire d’une cueilleuse : le camembert fleuri !
A l’approche de l’automne, osez la couleur éclatante du bouquet final de l’exubérance en coupant un camembert à la façon d’une génoise, […] on étale seulement des fleurs de salicaire en abondance sur la partie inférieure du fromage, puis on remet le chapeau. Le four a été chauffé préalablement à 150°C. Enfournez pendant 5 à 10 min, le fromage ne doit pas couler, mais seulement se refermer sur les fleurs en se soudant. Par précaution, glissez sous le fromage une belle tranche de pain rond qui servira de plateau, et recueillera peut-être quelques débordements délicieux. Vous présenterez le camembert à la salicaire, un inédit gastronomique.
Source : Grimoire d’une cueilleuse
Et avant de vous lancer dans tout cela, n’oubliez pas :
1- d’être sur à 100% de votre cueillette
2- de vérifier les contre-indications (déconseillée aux femmes enceintes, allaitantes) et de demander conseil à votre médecin si un doute subsiste
N’hésitez pas à venir découvrir les plantes sauvages sur le terrain en cliquant ici. Et sinon, je vous dis à la semaine prochaine sur le blog !
Sources :
Ethnobotanika : Salicaire
Guide Delachaux : Les plantes par la couleur
Sauvages du poitou : Salicaire commune, la conquistador – 3/12/2015
Le livre des simples, les vertus des plantes médicinales par Erika Laïs – février 2016
Grimoire d’une cueilleuse, Françoise Kunstmann, mars 2023, aux éditions La Plage
