On connaît tous la Cigogne blanche… Mais avez-vous déjà entendu parler de la Cigogne noire ?
A la manière de l’étourneau, son plumage arbore des touches noires et vertes métalliques. Vous la reconnaîtrez facilement à ses pattes roses rougeâtres, son bec rouge et son contour de l’œil rouge (sauf chez le juvénile). Ce dernier critère sert à la distinguer nettement de la Cigogne blanche. A noter qu’elle arbore aussi un plumage massivement noir en comparaison de la Cigogne blanche. En vol et sous un contre-jour, elle peut se confondre avec sa consœur.
Voici 2 photos de ces espèces :
Assez solitaire, farouche et très rare (inscrite sur la liste rouge mondiale des espèces menacées), la Cigogne noire est considérée « en danger » pour les couples nicheurs et « vulnérable » pour la population de passage. Migratrice comme la fameuse Cigogne blanche, en cette période automnale, elle a déjà commencé à établir ses quartiers d’hiver vers le Sahara !
Au printemps suivant, elle cherchera à regagner son nid déjà construit ou en construira un nouveau. Adepte des anciens nids de rapaces comme celui de l’Autour des palombes, elle le bâtira de préférence au cœur d’une forêt humide, parsemée d’étangs ou de marais, loin de toute agitation humaine. Essentiellement piscivore, il faut savoir qu’elle fait partie de la grande famille des échassiers (comme le héron, les flamants roses…) et donc son bec en forme de poignard lui permettra de pêcher en eaux profondes. Elle apprécie aussi dans son menu les grenouilles et autres batraciens, quelques reptiles ainsi que des petits oiseaux et insectes.
Pendant les longs mois qu’elle passe au nid, la cigogne doit éviter la martre, sa pire ennemie. Plus le nid est construit loin du tronc, moins le mustélidé arriverait à ses fins. L’autour des palombes, le grand-duc et le pygargue sont également dangereux. Un feuillage dense au-dessus du nid serait la meilleure protection contre les rapaces.
Source : La Salamandre.
La Cigogne noire est une espèce parapluie, c’est-à-dire que sa présence atteste d’une biodiversité riche dans les alentours et que sa protection assure aussi celle des autres espèces.
Malgré que les effectifs soient légèrement en hausse ces dernières années grâce à des opérations de baguage et des mesures de conservation (protection des nids, sensibilisation du public…) mises en place par les associations et l’ONF, des dangers continuent de guetter la dame noire : le braconnage, les pesticides, la collision avec des pylônes, les câbles et les éoliennes.
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Réponse au jeu de la semaine dernière (sous l’article du Busard des roseaux) : c’était un Busard cendré.
Sources et citations inspirantes :
Face au donjon de la cigogne noire – La Salamandre, Jean-Philippe Paul, le 1 avril 2016 et mis à jour le 7 avril 2022.
MNHN & OFB [Ed]. 2003-2022. Fiche de Ciconia nigra (Linnaeus, 1758). Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/2514 – Le 30 octobre 2022
Le guide ornitho – éditions Delachaux, page 85
La Cigogne noire, un oiseau emblématique de la biodiversité, ONF – Le 29/07/2019
Mini-guide La Salamandre – Oiseaux à longues pattes