La Grande berce ou Berce commune fait partie de la grande famille des apiacées : Carotte sauvage, Angélique des bois, Cerfeuil des bois, Cerfeuil des fous, Grande cigüe… Méfiance, c’est une famille de plantes qui sont soit comestibles, soit toxiques voire carrément mortelles, comme c’est le cas des deux dernières plantes citées !
Comment la reconnaître ?



Elégante et avec un port assez haut (jusqu’à 2 mètres), la Grande berce évoque le légendaire Hercule (Heracleum sphondylium). Elle reste toutefois moins intimidante que sa cousine, la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), deux fois plus grande et surtout dangereuse. Comme la plupart des toxiques dans cette famille, on distingue cette dernière grâce à ses tâches pourpres bien marquées sur la tige, comme si on avait volontairement jeté de la peinture dessus ! C’est comme si elle nous envoyait un message subliminal : attention, je suis mauvaise…
Pour revenir à la Grande berce, ses ombelles de fleurs blanches apparaissent de juin à septembre et attirent une multitude d’insectes pollinisateurs, que l’on peut observer sans même se pencher ! Sa tige et ses feuilles sont épaisses, sombres et poilues, argentées sur l’envers, sans tâches rondes rougeâtres. Dès la fin de l’été, plus de couleurs, seulement de hautes tiges sèches qui persistent tels des squelettes. Osez quand même aller sentir ses graines, en les grattant légèrement à l’ongle, vous aurez dans le nez des odeurs entre les agrumes et la bergamote !
Comestible
Tout est comestible chez la Grande berce !
En cuisine : jeunes pousses et feuilles cuites à la vapeur, en soupe ou en potage (se marie très bien avec l’ortie) ; fleurs en beignets salés ou sucrés ; graines utilisées dans des plats mijotés ou en infusion pour aller dans des pâtisseries. Les tiges creuses, une fois coupées, se transforment en pailles parfumées à la mandarine pour siroter un jus ou un cocktail.
Médicinale !
En phytothérapie : la tisane de parties aériennes est réputée digestive, hypotensive et apaisante lors des règles douloureuses. Autrefois, on lui attribuait aussi des vertus aphrodisiaques.
En usage externe : les feuilles, après avoir été ébouillantées puis refroidies peuvent soigner abcès, psoriasis et irritations cutanées (tel que l’acné du visage par exemple).
Précautions de cueillette : plante photo sensibilisante
Si la Grande berce est moins redoutable que sa cousine caucasienne, elle peut néanmoins provoquer des irritations cutanées. Je me souviens d’un monsieur qui était venu à une sortie « plantes sauvages comestibles » et avait des tâches sur la peau. Paysagiste, il nous avait raconté sa mésaventure avec la berce lors de l’entretien d’un jardin deux-trois semaines avant la sortie. En effet, la sève de berce est photo sensibilisante : son contact, suivi d’une exposition au soleil, peut entraîner des brûlures et rougeurs sur la peau. Pour la cueillir en toute sécurité, mieux vaut se protéger avec des manches longues, un pantalon et des gants !
Le saviez-vous ?
Chez les animaux, les ours dévorent la Grande berce dès leur sortie d’hibernation, pour contrebalancer leur excès d’ail des ours printanier. Et vous, quand est-ce que vous l’intégrez en cuisine ?

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Sources :
Grimoire d’une cueilleuse, bienfaits et pouvoirs des plantes sauvages par Françoise Kunstmann en 2023
Grande berce, l’herculéenne – par Sauvages du Poitou le 8/01/2016
Tout se mange dans la Grande berce par Nathalie Deshayes (plantes-sauvages-comestibles.com)
La berce, une plante sauvage délicieuse par Christophe De Hody (Le Chemin de la Nature)
Grande berce – Heracleum sphondylium par Tela Botanica
Grande berce – Heracleum sphondylium par Régis Thomas, David Busti, Margarethe Maillart dans Petite flore de France, introduction à la biodiversité végétale en 2022